Histoire sans fin 3 : L'endroit et l'envers.

An 2030.
Le déséquilibre entre les pays ne cessaient de croître entrainant le repli sur soit de certains et la création d’un club fermé entre les grands puissances.
Dans ces pays, la médecine avait fait d’énormes progrès, le nombre de maladies incurables avait réduit de moitié. Les habitants vivaient confortablement, sans grands soucis, dans l’anonymat pour la plupart. Un train de vie agréable et sans grands changements. Peu se plaignait.
C’était l’endroit du monde : un monde d’apparence, presque factice, beau et sage.

Mais s’il y avait l’endroit, il y avait l’envers.
Le monde souterrain.

Lieu où chaque personne qui y avait accès pouvait se montrer son véritable jour sans crainte.
Lieu de débauche, de plaisir, de satisfaction, de rêves, de combats et de tournois en tout genre.
Il y avait différents quartiers, parfois gérer par des clans ou gang, qui en les contrôlant gagnaient de l’argent. Des conflits de territoire pouvaient entrainer des affrontements avec plus ou moins de dégâts.
Toutefois, ces gangs devaient un tribut au maître du monde souterrain. Celui était désigné par un grand tournoi ayant lieu tous les deux ans. Les trois derniers avaient été gagné par le même homme dont personne n’avant jamais vu le visage. On le surnommait le fantôme car après chaque tournoi plus personne ne le voyait. Cependant son ombre planait et on ne mettait pas son existence en doute.
Le monde souterrain donnait également la possibilité d’utiliser ses dons : chaque personne possédait un don en lui qui pouvait se réveiller lors d’un traumatisme. Il y en avait de toute sorte et nul ne pouvait prévoir le sien. Une autre capacité se révélait aussi : on la nommait l’ascendance, mais peu pouvait se vanter de la posséder…

Il existait une zone neutre dans le monde souterrain, très animée et très joyeuse.
C’est ici que Shin tenait son bar, très fréquenté par toute sorte de clientèle. Beaucoup venait ici pour récupérer des informations. Shin tenait à sa neutralité, ainsi il ne s’attirait pas de problème même si en vérité la raison était tout autre.
Cette nuit était comme toutes les autres, animée et la salle était comble.
Satisfait, il contemplait ses clients, une lueur amusée dans les yeux.
Deux sujets de conversation était sur toutes les bouches : le début des phases préliminaires de sélection du tournoi pour la maîtrise du souterrain et le massacre du gang Chun-ging qui quelques jours plus tôt se ventait d'avoir le maître du souterrain dans leurs rangs.
Ce dernier sujet arracha un sourire à Shin dont le regard se posa sur sa protégée et unique serveuse Haru.

L’ambiance allait être survolée avec quelques débordements dans les prochains jours.
Il leva alors les yeux sur la porte d'entrée
La porte s’ouvrit alors sur un nouveau venu.

Où est-ce que chui tombé, moi ? Je cherchais juste le labo... *désespoir*
Enfin bref, a première vue, c'est un bar. Une table de poker, chouette, on va s'amuser... *s'approche de la table de poker* Humf, des jetons, non merci. *se dirige vers le bar*
-Une flasque de whisky, l'ami !
Flasque de whisky finie.
-Une autre !
L'autre flasque de whisky finie.
-Une auuuutre...
-Toi, tu as un problème, je me trompe ?
-Un problème ? Non... Un tas de problèmes ! J'ai plus de graisse, je peux plus faire du savon...
-Tu peux toujours en acheter.
-NON ! Ce savon la est pas bon... Le mien, tu le mouille d'une goûte et il mousse ! Mais attention, la mousse-tache ! *rit tout seul. Gros blanc dans la salle* Mais rigoleeezz eu... ! Allez, une petite originalité, d'la vodka si'ou plait !
-Je crois que t'a assez bu, mon gars, rentre chez toi !
-J'vous emmerde tous !! Sauf toi ! *s'appuie sur la serveuse* Toi j'taime bien, toi t'es mon pote. Ouai t'es mon frère ! *bisou sur le joue* *gros coup de point de la serveuse, Conrad, OUT*
-T'as pas vu qu'on ne touche pas aux serveuses ! pesta la jeune femme.
-Essaye de garder ton calme Haru, le service est bientôt fini.
-Mwai, mais qu'il dégage !
-Je vais y veiller, ne t'inquiète pas ma belle !
Tu me dois, alors, trois flasques de whisky et le verre de vodka… 55 marks.
-Les v’la, mon pote !
-Allez, dégage maintenant.
-Oui, oui …

Le gérant ouvrit la petite boîte où Conrad avait mis l’argent, le compte était juste, à une point près. Il y avait un as de pique. La carte explosa au bout d’une fraction de seconde libérant un jet d’encre noir. Un éclat de rire retenti dans le couloir hors du bar. Le gérant sorti, exaspéré et un brin vexé.

Shin rattrapa l'homme sans effort, celui-ci peinant, vu son état, à faire un pas devant l'autre sans se casser la figure. Il agrippa son épaule et le fit tourner sur lui-même. La il lui décocha un splendide crochet du gauche.

- Ça c'était pour ta petite plaisanterie. Ne t'avise pas de me refaire ce coup là ni de vouloir toucher Haru.
- Oh c'est ta copine ? Excuses-moi mon pote hein, c'est qu'elle est sacrément jolie ta donzelle.
- C'est pas une raison... la prochaine fois je te vire mais pas à coup de pieds aux fesses...
- Ok ok, je crois que j'ai compris.

Son ex-client partit, toujours chancelant et peu sur de son chemin. Shin le regarda filer et commença à retourner vers son établissement mais un mouvement de foule attira son regard. Curieux il la rejoignit et vit un groupe d'hommes armés qui fêtaient quelque chose bruyamment.

Des combattant. Probablement là pour les présélections du tournois pour le souterrain et aussi pour le grand tournoi de poker du mois. Il n'aimait pas trop que ces groupes traînent ici, il ne souhaitait pas de débordements.
Shin retourna à son bar.

- Qu'est-ce qui se passe dehors ? , demanda Haru
- L'excitation des présélections.

Il passa derrière le comptoir et Haru lui chuchota à l'oreille :

- Tu as entendu la rumeur ? Il parait des flics s'infiltrent en ce moment pour accéder aux tournois, aux gangs et tous les autres trucs illégaux. Tu crois qu'ils mijotent quelque chose ?
- Hum... l'envers du décor prend beaucoup d'ampleur actuellement, les gens veulent se déstresser de leur quotidien incognito. Ça ne doit pas leur plaire et veulent savoir ce qui se passe ici.
"A moins que les raisons sont plus obscures."

Shin se servit un verre de whisky en méditant sur la question. Son visage serin s'en alla au profit d'un visage sérieux.

- Haru, essayes de me récupérer des infos à ce niveau là quand tu pourras. Je chercherais de mon côté.
- Bien patron. , sourit-elle

Shin décida de fermer son bar. Il lui restait trois heures avant de remonter mais il allait en profiter pour se renseigner sur cette rumeur préoccupante.

Le jour se leva.

Rester parti en mission, seul, aux premières lueurs. Il revient comme prévu 5h plus tard, soit à 10h du matin.
La mission était accomplie, certes, mais il n'avait pas fait dans la dentelle. Un avion radar détruit ainsi qu'une petite escadrille de chasseur classique. Néanmoins, un laser avait abîmé la carrosserie de son chasseur, Rester eu la jambe bloquée entre deux tôles... Il arriva à l'heure des TP de chimies, sur un brancard, assommé...
Ce génie ne voulait pas qu'on le libère car "ça va abîmer mon amour... !".

Le groupe d'étudiant qui l'avait comme cobaye ont du lui injecté une faible dose de caféine injectée par intra-veineuse. Le jeune homme qui s'en chargea y alla avec une précision chirurgicale.

Une anesthésie locale puissante fut pratiqué sur le pilote pour pouvoir l’opérer. Il souffrait d'une micro-fracture du tibia, d'un déplacement du muscle et de nerfs.

- C'est opération n'est pas très compliqué à la base, toutefois il faut faire attention aux éventuelles complications qui peuvent survenir. Toya tu te charges de ça avec ton binôme.
- Oui Monsieur.

Il commença alors les prémices de l'opération avec calme et sérieux. Maniant les outils avec précision il remit en place le bout d'os afin de faciliter la réparation osseuse. Son binôme lui donna alors un tissu imbibé de produits normalement sans conséquences. Toya le refusa en expliquant d'un ton neutre :

- Tu as trop forcé sur le produit. A haute dose il est nocif, cela aurait pu entraîner un début de nécroses des tissus.

Elle s'excusa en silence, en affichant un air désolé.

- Très bien vu Toya ! On dirait presque que tu as un temps d'avance !

Le jeune homme dut se soutenir de sourire. Effectivement son don lui était précieux pour éviter tout incident et faire au mieux son travail.
Il termina l'opération sans aucuns soucis et laissa sa partenaire faire la suture.

- Bien. Bon travail. Ce genre d'opérations vous paraîtra simple ensuite. Toutefois faîtes attention, ne vous laisser pas surprendre. Une complication inattendu peut toujours survenir. , rappela leur prof.

La remarque signa la fin de ce cours. Chaque élève retournerait ensuite dans le service avec leur chirurgien titulaire attitré. Toya était en dernier année maintenant sur le campus. Bientôt il pourra enfin exercer ce métier qu'il appréciait tant. Après une petite pause il rejoignit des camarades à lui. Il remarqua alors qu'il s'approchait l’expression soucieuse de leurs visages. Intrigué il demanda :

- Que se passe t-il ?

Les filles du groupe sursautèrent en l'entendant.

- Oh salut Toya. Tu as vu Tanya aujourd'hui ?
- Non. Ce qui m'étonne d'ailleurs. Il y a un problème ?
- Et bien... voilà deux jours qu'elle a disparut.
- Elle vous a dit quelque chose en particulier ?
- Hum non... enfin si juste un truc : elle a dit avant hier soir qu'elle allait profiter de ce qu'elle est en vérité. Je comprends pas.

Toya fronça les sourcils. Il devina à quoi cela faisait référence.

- Et moi j'ai dit qu'elle était surement aller faire un tour dans l'endroit qu'on appelle le souterrain. , chuchota un de ses camarades.
- Cet endroit n'est qu'une rumeur ! , protesta une autre
- On dit que c'est un endroit dangereux, malfamé où l'on peut passer incognito.
- Vous ne devriez pas parler de ça. Informez-en plutôt la police. , tempera Toya
"Pendant que moi je ferais des recherches en bas.", pensa t-il

Ils se séparèrent. Toya retourna alors voir comment le pilote blessé qu'il avait opéré se portait.

Le jeune étudiant entra dans la salle où se reposait Rester. Celui-ci avait les mains derrière la nuque, en se balançant sur une chaise, les yeux fermés et le sourire aux lèvres. L'appareil qu'il avait sur l'oeil droit englobait ses oreilles, comme un casque. Il devait écouter de la musique, car lorsque l'étudiant qui l'avait soigné lui adressa la parole, le casque disparut.
-Vous avez déjà vos fans. remarqua le jeune homme
-Je sais.
-Vous les ignorez.
-Affirmatif.
-Vous voulez que je leurs dise de partir ?
-Laisse-les à leurs rêveries. Façon, je compte pas revenir.
-C'était si désagréable ?
-De quoi ? Voir mon amour toute déformée et qu'on lui ouvre le capot pour m'extraire d'elle, ou l'opération ?
-L'opération.
-J'aurai préféré sans anesthésie, je serai déjà en l'air à l'heure qu'il est.
-Vous auriez chanté.
-Négatif. La douleur, ça me connait. Étrangement, elle m'évite.
-Votre système nerveux est défaillant ?
-Non, juste endurci. Bref, tu n'es pas venu ici pour me taper la causette. lança Rester en se tournant vers l'étudiant.
-Je voulais juste prendre connaissance de votre état.
-Quel es ton nom ?
-Toya.
-Bien, Toya. Tu sais ce que c'est que la vitesse ? Ce que c'est que la poussée d'adrénaline qui remonte ta colonne vertébrale quand tu fais un virage à Mac2 ? Ce que ça fait de savoir que ta vie tiens à un geste, à une manœuvre ? Si t'incline l'appareil à plus de 40°, tu pars en vrille, pourtant, tu reste à 39°. Et t'aime ça, partir en vrille. T'aime te sentir cloué au siège, quand chacun de tes geste ralenti, qu'il faut résister aux forces centrifuges ou centripète, j'sais plus. Et que t'as que quelques secondes pour maîtriser ton engin, sinon, tu te crash. Quand tu frôle la mort des centaines de fois, et jamais pour la même raison, t'as envie que ça recommence. C'est la pire des drogues. N'essaie jamais !
-J'en tiendrais compte. répondit Toya, les yeux brillants.
-Ton regard en dit long, tu sais ce que c'est, le visage du jeune homme blémit, incrédule, Allons ! Ne fais pas cette tête, je rigole. Néanmoins, tu m'es sympathique. Viens sur le camp de pilotage, tu montera avec moi.
-Mais, il n'y a pas de secret militaire ? Je n'ai pas besoin d'un entrainement ?
-Ils ne refuseront pas, ils me doivent bien ça.
-Soit.
-Par contre, c'est un échange de bons procédés. Signe-moi une feuille de sortie, et je me débrouille pour que tu vole.

La proposition était alléchante. Toya y réfléchis quelques instants, pesa le pour et le contre. Il prenait un gros risque. S'il arrivait quoi que ce soit à ce pilote, il en serait coupable. Sa future carrière risquerait dans prendre un coup.
-Je ne peux pas la signer. Je suis en dernière année, je suis encore un étudiant. Mais, je connais quelqu'un qui pourrai le faire. C'est donnant-donnant, ajouta-t-il.
-Va me le chercher. Mieux, je viens avec toi ! Lança Rester en se levant
-Vous ne devriez p... s'empressa de pressa de dire l'étudiant en s'approchant du pilote, l'anesthésie paralysait encore les muscles du "blessé"
-Te bile pas, j'guéri plus vite que tu ne le crois. Chui obligé de venir dans ce trou à rat alors que ça aurait cicatrisé plus vite que si tu n'y avait touché. Néanmoins, t'as fait du bon boulot. J'leur en dirais deux mots...

L'étudiant guida le pilote dans le campus.

Toya et le pilote traversèrent le campus sans s'attarder. Ils parvinrent au bâtiment où se trouvait l'un des titulaires de Toya. Il n'eut aucune peine à le repérer : l'homme, au physique plutôt avantageux, était entouré de jeunes filles.

- Allons-bon... comme d'habitude toujours en bonne compagnie...
- Laisses-moi faire demi-portion !
- Demi-portion ?

Toya éclata de rire. C'était bien la première fois qu'on le traitait de demi-portion !

- J'aurais pensé que tu l'aurais mal pris. Beaucoup d'hommes n'aiment pas être traité de demi-portion...
- Je vais pas me vexer pour ça... sinon vu les surnoms de nous donne nos titulaires, j'aurais déjà déguerpi d'ici.

Il suivit le pilote qui s'approcha des demoiselles. Il en souleva une et la déplaça sur le côté. Celle-ci, bien que surprise, se laissa faire en promenant son regard sur le pilote. Il la posa doucement.

- Ici, c'est mon cas le plus important. Vos broutille de gamine sur-exitée, c'est de second ordre.

Toya eut du mal à garder son sérieux devant la scène.

- Tiens mais qui voilà ! Rester ! Encore ici ? Pour quelle raison cette fois-ci ? , demanda la médecin en rigolant
- Rien qui ne vaille la peine de me garder plus longtemps !
- Allons allons ! Si tu sors maintenant tu risques de te blesser encore !
- Je suis solide.

Toya s'avança.

- L'opération s'est bien déroulé la lésion osseuse est peu gênante. Le muscle et les nerfs ont été remis en place et non pas de lésions. De plus on en peut garder un patient avec un état peu grave. , intervint-il
- Toya... tu soutiens cette demande. Bien je te fais confiance. En plus, je connais la réputation de Rester, s'il veut sortir d"ici il le fera...

Son titulaire signa la feuille de sortie. Toya et le fameux Rester quittèrent le bâtiment. Toya remarqua alors sur la combinaison du pilote un écusson avec un avion de chasse et un 7 de coeur. L'image de la carte l’intrigua, ce sont Rester s’aperçut :

- Qu'est-ce qu'il y a ?
- Vous aimez jouer aux cartes ? , répondit Toya en désignant l'écusson.
- Ah ça ? Ouais un peu. Pourquoi ?
- Non comme ça. Je trouve les jeux de cartes intéressants.

Quand à Rester, il vit enfin l'oeil de verre de Toya.

- Comment s'est arrivé ?
- Un accident.
- C'est pas gênant pour opérer.
- Non. C'est juste embêtant pour flirter, cela effraye un peu les filles. , plaisanta Toya

Ils échangèrent un sourire puis se séparèrent.

Après les TP, ce fut l'heure du midi. Eléanore quitta le campus pour aller s'acheter un petit quelque chose qu'elle mangea sur la plage. Un enfant jouait avec un cerf-volant, cela faisait longtemps qu'elle n'en avait pas fait voler un. Elle se leva et s'approcha du petit enfant, elle saisi les mains du petit garçon, et les dirigea à sa guise. Elle commença par des petits S et des grands 8, puis petit à petit, elle repris mains. L'enfant lui laissa le contrôle du cerf-volant. Elle sourit s’apercevant qu'elle n'avait pas tout perdu. "C'est comme le vélo" pensa-t-elle
Elle écrit dans le ciel " Merci" puis dans une autre langue. L'enfant demanda ce que cela voulait dire, la réponse fut "Rien d'important". Eléanore lui rendit le cerf-volant, et rentra à l'université.

Si les regards pouvaient tués, Eléanore serait morte mille fois en passant près d'étudiantes de dernières année. Sa faute : être trop belle. Et aussi, de toujours réussir avec les meilleurs alors qu'elle est dans la moyenne.

Plus loin elle croisa Toya, elle griffonna quelques mots sur une feuille de papier, elle la lui tendit. Il pouvait lire :"Comment fais-tu pour supporter de rester seul ?"

Eléanore, son binôme régulier, élève moyenne, il se demandait parfois si elle aimait ce qu'elle faisait. Comme beaucoup il la trouvait très jolie mais n'avait pas vraiment des vues sur elle. Son mutisme rendait parfois difficile la compréhension entre elle et lui mais il ne lui reprochait pas. Toya répondit à sa question :

- C'est une bonne question... disons que ça ne me dérange pas, j'aime parfois être seul en appréciant ces moments de calme. C'est une habitude que j'ai pris. De plus enfant j'étais souvent seul, je n'avais pas beaucoup d'amis et mes parents étaient peu présents. Donc bon je le supporte et puis parfois il vaut mieux être seul que mal accompagné. Mais pourquoi me demandes-tu cela ? , raconta t-il avant de lui rendre le papier.

Son visage se fut hésitant. Elle agita nerveusement les doigts.

- Tu souffres de la solitude que t'impose certaines... de nos camarades ?

Elle hocha la tête.

- Hum... c'est vrai qu'elle ne sont pas tendres avec toi. Quel comportement idiot... et pas que les filles d'ailleurs. Remarque ils se montrent sympa avec moi mais derrière mon dos ça discute beaucoup sur mon oeil...
Laisses tomber ces garces, elles n'en valent pas le coup. Allez viens, ils nous restent un peu de temps, je te payes un café à la cafet', on pourra baver sur ces harpies autant qu'on veut. , sourit-il malicieux.

Elle le suivit, intriguée mais reconnaissante d'avoir un peu de compagnie.

Après avoir critiqué les autres élèves pendant un petit moment, Eléanore demanda comment Toya avait du avoir cet oeil de verre.
"Un accident de voiture" avait-il répondu pour cette question ainsi que pour la suivante :" Et la cicatrice que tu as à la nuque ?"
-Observatrice. avait-il ajouté
-Lorsque l'on ne parle pas, on fait attention à beaucoup plus de choses... J'ai failli être sourde. Pendant un moment c'était le cas, alors mes yeux ont du faire le travail pour deux autres sens. Et puis, je remarque la plupart des détails insignifiant, ils pourraient me servir pour communiquer...
-Pourquoi es-tu muette ?
-Je n'en sais rien. Mes cordes vocales vont bien, tout est normal. C'est juste qu'aucun son ne sort.
-Et tu as choisi médecine pour savoir.
-On peut voir ça comme ça... écrit-elle en regardant par la baie vitrée, elle aperçu quelqu'un au loin, et se tourna vers l'intérieur de la caféteria.
-Ce n'est pas la seule raison ?
-Loin de la.
-Tu ne veux pas en parler.
-Je ne sais pas si je devrais.
-M'en parler ?
-Non, te parler. Tout court. S'empressa-t-elle d'écrire. Regarde dehors, l'homme en costard noir. Il fait pourtant 25° plus ou moins. Tu ne crois pas qu'il a chaud ? Pourtant, il reste planté là, au soleil.
-Oui, pourquoi ?
-Il me surveille. Nous surveille. Surtout toi. Te parler te mets en danger, mon ... père... va faire des recherches sur toi, ta famille, ton passé, tes résultats... Il en saura presque autant que toi, et pour en savoir encore plus il va se débrouiller pour que tôt ou tard tu sois avec lui. De n'importe quelle sorte.
-Pourquoi fait-il ça ?
-J'en sais rien. Je peux t'affirmer que s'il te rencontre, il y aura un mariage en moins de quelques heures. Désolé, il faut que je parte. Je ne veux pas que tu ais d'ennuis à cause de mon paternel. Donne moi un de tes livres juste pour faire genre que nous avons travaillé. Merci.
Eléanore prit le livre tendu, remercia encore une fois Toya et parti.

Elle se sentait suivie, se retourna une fois. C'était un sbire de son père. Heureusement pour Toya elle n'avait pas d'heure de cours avec lui avant trois jours. Elle décida de jouer la comédie à fond, elle s'assis sur un banc et feuilleta le livre que Toya lui avait prêté : bio-technique et études des animaux... Un programme qu'elle maîtrisa mal, c'était parfait. L'homme devait avoir quelques doutes mais rien de concrets. D'ici trois jours, se sera un autre homme de main, une autre partie de cache-cache. L'après-midi fila avec une monotonie incroyable.

Pendant ce temps, à la base militaire, département : Réparations.
Rester déboula comme un fou, chercha son avion partout, il finir par trouver un de ses amis.
-Rester ! Tu ne devais pas sortir dans... Cinq heures ? demanda l'ami en question
-Si.
-Et ?
-Je suis sorti.
-Et ?
-Rien. Tu as fini avec mon amour ?
-Je viens de poser le vernis.
-Quoi !! Mais qu'est-ce t'as foutu ?!
-Très exactement, j'ai refais la carrosserie, changé l'électronique et les capteurs, remis tes appareils, renforcé la pointe, raboté les sillons repeins le tout, poser tes symboles et vernis. Je t'ai aussi changé les pneus et les freins, décrassé le moteur...
-Zut.
-Pourquoi ?
-Bah, je comptais te le demander... bouda Rester
-Frère, ça fait combien de temps que je bichonne ta femme? 5 ans ? Tu pense pas que je sais ce que tu veux.
-Ouais, soit.
-Allez, va faire un tour en salle de briefing tu trouveras bien de quoi t'occuper. Au pire, t'aura une autre mission.
-Okay Boss. Mais je la veux sur le tarmac prête à décoller dans deux heures !
-Deux heures ?! Mais le vernis sèche en quatre !
-Mets la en salle de séchage.
-Et qui va payer ?
-Le contribuable, mon cher ! Le contribuable ! Lança Rester en s'éloignant
-Il s'est même pas rendu compte que c'est l'heure de manger... soupira Boss en le saluant.

Rester arriva en 15 min dans l’aile des supérieurs, passa par les salles de briefing, l'audit, et le bureau de son supérieur. Personne. Il commença par accuser une magouille. Puis s'aperçu que c'était juste l'heure de manger. Il s'assit sur le fauteuil de son chef, appela un traiteur chinois, commanda de quoi manger pour trois personnes. Il fut livré en 5min, dévora le tout en 10 et patienta une demi-heure le retour de son chef.

Il s'assoupi, la musique dans les oreilles, les pieds sur le bureau.

Des voix s'élevèrent dans le couloir. Son chef arrivait, accompagné de... deux hommes. Ils s’arrêtèrent devant la porte, Rester pouvait entendre des bribes de conversation. Il distingua son nom, puis "coup monté" et "complot"... Enfin "liquidation ennemi" et "déclenchement de la guerre". Il préféra ne pas y prêter attention, remis son casque et fit mine de dormir.

Son chef entra et poussa un hurlement. Rester ouvrit un oeil. Il était censé arrivé dans... trois heures.
-Re... Rester ?
-L'opération n'était qu'au tibia, et vous n'êtes pas atteint d’Alzheimer aux dernières nouvelles.
-Que faite vous ici ?
-Je vous attends.
-Bien. Que faite vous ici ?
-J'attend que vous me donniez ma mission.
-Vous savez déjà tout. Prenez le dossier débarrassez moi ce... ces... Boustifailles !
-Ce n'est que des nems, des nouilles et du riz. Pas de quoi piquez un colère... soupira-t-il.

Rester se leva, débarrassa et parti.

Il arriva sur le tarmac. Son avion y était plus propre que jamais. Il vérifia les ordres de mission, et parti.

Il revint deux heures après. Alla se doucher et ne put s'empêcher de repenser à se qu'il avait entendu. Réfléchi au probabilité que cela ce produise. Il y avait deux cas. Soit il devait liquider quelqu'un, soit il devait être liquider. Dans les deux cas, c'était impossible, ce n'était pas son boulot et les autres éléments indiquent un attaque aérienne auquel cas, il saurait l'éviter. Sauf une panne de l'électronique et une avarie moteur.

Il arriva à la conclusion que Boss ne le trairait pour rien au monde. Il lui devait le poste.

Il rechercha des informations qui pourrai lui servir, comme quels pays pourraient entré en guerre face au sien, les intérêts d'un conflit armé...

Il alla aux simulateurs, entra un maximum de donnée typographique, et précisa quelles problèmes d'engins pouvaient survenir : tous. Laissa leurs combinaisons, suite et gravité variable, tout comme le nombre d'ennemis. Il s’entraîna pendant plusieurs heures. Puis il alla dormir un peu, il avait trois heures avant que le soleil ne se couche.

Nuit. Souterrain.

Shin arriva à son bar à l'heure habituelle. Il y retrouva Haru, qui l'attendait, appuyée sur l'un des murs, l'air soucieuse.

- Je sens que tu ne vas pas m'annoncer de bonnes nouvelles. , soupira t-il en ouvrant la porte de derrière.

Il entra, posa son sac et lança ses clés sur la table. La pièce privée se trouvait derrière la principale. Shin y piquait un somme de temps en temps.
Haru s'assit sur le canapé à moitié allongée.

- J'ai fait les petites recherches que tu m'as demandé... , commença t-elle
- Je parie que ça va pas me plaire. , maugréa Shin
- Ça se pourrait bien. Les flics veulent effectivement en savoir plus sur cet endroit, ce qui s'y trafique et comment sa fonctionne. Je crois même qu'ils veulent découvrir qui s'y rendent et pourquoi. Ils veulent contrôler un minimum la zone, ils n'aiment ce qu'ils n'ont pas sous leur contrôle. Je pense qu'ils vont s'infiltrer au maximum histoire d'attraper les plus gros poissons. Après j'en sais pas plus pour le moment. J'essayerai savoir précisément quel est leur plan.
- Je vois... je leur souhaite bien du courage. , lança Shin sarcastique
- Ensuite tu sais que des grands groupes font quelques trafiques ici bas. Et bien certains voudraient renforcer leur influence et développer d'énormes réseaux pour des activités encore moins propres. On peut y voir la création d'une sorte de mafia. Tu vois ce que je veux dire ?
- Oui je ne vois que trop bien. , murmura Shin d'une voix sombre.

Haru s'agita sur le canapé, elle n'aimait pas quand il prenait cette voix là. Elle ne voulait surtout pas le mettre de mauvaise humeur.

- Continue. , demanda Shin
- Ah euh oui. Donc Certains groupes veulent s’approprier des territoires entièrement et même la zone neutre serait menacée. C'est tout ce que je sais pour le moment. Après... il y a pet être un autre problème...
- C'est à dire ?
- Une copine de ma soeur a disparu depuis trois jours. Je sais qu'elle se rendait ici.
- Hum... j'ai moi aussi une connaissance qui s'est volatilisé. Voilà qu'on aurait maintenant affaire à des kidnapping...

Shin déposa un baiser sur la jour de son employée.

- Merci pour ton travail.
- A ton service ! , se réjouit-elle
- Maintenant il va falloir que je mette mon grain de sel la-dedans. Ils ont oublié un détail je compte leur rappelé.

Il ouvrit une armoire où il prit un manteau long en cuir noir et quelque chose ressemblant à un fourreau enveloppée dans un tissu.

- Tu peux t'en sortir seule un moment ? Sinon profites du souterrain.
- Ça ira je peux le faire toute seule. , rassura t-elle en souriant
- Appelles moi si tu as besoin.

Elle se releva et le suivit jusqu'à l'extérieur.

- Je reviens dès que j'ai mis certaines choses au clair avec certains.

Haru se jeta dans ses bras et l'embrassa.

- Fais attention à toi.

Il l'embrassa sur le front.

- Ne t'inquiète pas. A tout à l'heure.

Shin se glissa dans les ruelles et disparut comme un fantôme.

Plus tard dans la soirée, une jeune femme avec une guitare sur le dos entra dans l'un des bars de la zone neutre.
Il n'y avait qu'une seule serveuse, Kena s'avança jusqu'au bar et commanda un scotch.

-Tu gère seule ce bar ? lança la jeune femme
-Non, je suis juste l'unique serveuse. Le patron fait un tour dans les souterrains. Il y rarement beaucoup de monde ce soir.
-En effet. Combien je te dois ?
-12 marks.
-Aïe... J'aurais du demander avant de commander...
-Tu as combien ?
-8 marks.
-C'est peu... Trouves-en quatre autres. dit la serveuse en posant des verres sur son plateau.

Alors que la serveuse s'éloignait Kena accorda sa guitare et commença à jouer une mélodie douce et calme, presque nostalgique. D'une voix douce et limpide elle se mit à chanter dans une langue étrangère. Bien que personne dans ce bar ne comprenais cette langue, tous devinaient que la chanson parlait de quelque chose de tragique qui plongea un peuple où une personne dans une profonde tristesse. Petit à petit la mélodie devint plus joyeuse, la voix de Kena se faisait elle aussi plus gaie. Dans le bar bruyant, régnait maintenant les chants de cette jeune femme. Rapidement, de plus en plus de gens entrèrent, s'assirent et commandèrent à boire.

La serveuse fut vite débordée. Le patron rentra lui aussi.

- Mais qu'est-ce qui se passe ici ?

Shin n'en revenait pas. Il s'absentait quelques temps parce que le bar était vide, il revenait c'était plein à craquer. Lui qui espérait pouvoir de reposer un peu, il devait faire une croix dessus. Haru le vit et son visage s'éclaira : elle s'excusa auprès d'un client puis vint le rejoindre en se faufilant entre les tables.

- Je suis soulagée que tu sois là ! Je suis débordée !
- Que fait cette chanteuse ici ? C'est quoi cet attroupement.

Haru lui expliqua ce qu'il s'était passé pendant son absence en détail. Shin soupira puis finalement sourit.

- Je vais t'aider maintenant que je suis là. Prends les commandes et fais le service, je m'occupes des préparations.
- A tes ordres ! , s'exclama Haru en rigolant

Le jeune homme alla s'installer derrière son comptoir et Haru lui apporta les dernières commandes. Des cocktails et des boissons simples. Très vite la pagaille se résorba et elle put respirer.
Shin trouva la voix de la chanteuse magnifique et admit que cela changeait et que ce n'était pas une si mauvaise chose. De plus c'était une façon originale de s’acquitter de sa note.
Deux heures plus tard, la plupart des clients étaient partis et la chanteuse s'arrêta. Elle se rapprocha du comptoir en direction de Shin.

- L'éponge est-elle passée sur mes quatre marks ? , demanda t-elle tout sourire.
- Evidemment, je ne vous ferait pas cette affront. C'est très original de rembourser ces dettes comme cela. , répondit-il
- Certes mais efficace. Ça vous a plu ?
- Oui. Difficile de ne pas apprécier.
- J'en suis heureuse. N'est-ce pas un peu dangereux de laisser une femme seule au bar quand vous n'êtes pas là ?
- La zone est très calme, c'est pour ça qu'on l'appelle ainsi. Je m'absente rarement. Mais Haru sait se défendre. Je lui fait confiance.
- Je continue de penser que c'est risqué. Enfin bref. Je vous laisser fermer. Au plaisir.

La jeune chanteuse quitta les lieux en sifflotant. Shin et son employée rangèrent tranquillement le désordre.

- Alors qu'as-tu trouver ? , questionna Haru
- Je ne sais pas encore précisément mais ça ne me plait pas. Quand j'aurais plus d'informations je t'expliquerai.
- J'espère qu'on la retrouvera... ma soeur est très inquiète.
- Je comprends, mes collègues aussi.
- En parlant de collègue, je me suis toujours demandé ce que tu faisais... la haut.
- Je suis en dernière année de chirurgie sur un hôpital universitaire à coté d'une base militaire.
- Chirurgien ? Ca explique beaucoup de choses.

Shin observa sa serveuse. Maintenant qu'ils en parlaient c'est vrai que ni l'un ni l'autre ne parlait de sa vie en dehors du souterrain.

- Et toi alors ?
- Je suis maîtresse d'école.
- Ah ?
- Ca te surprend pas vrai ?
- Oui...
- Dis... est-ce que... est-ce qu'on se verra un jour... là-haut ?
- Je ne sais pas... peut être.

Un silence gêné envahit la pièce qui dura jusqu'à ce que Shin ferma à clé le bar.

- Bon on se voit demain... , murmura t-il
- A demain monsieur le patron.

Il l'enlaça rapidement et en profita pour glissa un papier dans sa poche sans qu'elle s'en aperçoive. Ensuite ils s'en séparèrent.

Matin. Endroit.

Après un mini réunion en compagnie des titulaires et des internes, Toya reçut un coup de fil.
Un quart d'heure plus tard, il fixait le ciel, le visage grave.

Base militaire.

Journée banale, mission banale. Journée de perdue.
Il reçu une visite pour le moins inattendue ! Le petit gars, l’étudiant en médecine qui l’avait rafistolé.

-Que me vaut t’as visite mon pote ? lança-t-il, à l’envers sur une barre de traction où il fait ses abdos, c’est à propos du vol que je te dois ?
-Eu non… Même si je suis toujours partant, mais plus tard !
-T’as un problème vieux ? Tu veux que je pète la gueule à un mec ? Vas-y dis moi tout !
-Non, c’est pas ça… du tout ! Loin de la ! dit Toya en souriant, En fait, ma mère a une forme très rare de schizophrénie, commença-t-il, plus sombre ;
-C’est quoi ça ? Ca ce mange ?! Demanda Rester, descendu de sa barre
-Je suis sérieux !
-Te fous pas pétard petit, j’dis juste que j’ai faim. Tu veux v’nir mangé un morceau ?
-Eu non, merci…
-Oké, donc tu disais, ta moman a une schizyotruc…
-Schizophrénie, une forme rare… Elle est condamnée… Toya se tut et regarda le vide.
-Héréditaire… devina Rester ; Toya soupira.
Viens mon gars ! Je vais te montrer un truc !

L’étudiant en médecine n’eu pas même le temps de dire un mot que Rester l’entrainait déjà dehors.
Ils traversèrent une infinité de couloirs, débouchèrent enfin dans un vestiaire.
Toya du enfila une combinaison de militaire « à sa taille ».
Ils entrèrent dans un hangar…

-Mon pote, voici ma douce et tendre aimée ! Un B-Gear ! Le vaisseau de combat le plus performant à ce jour. Il compte 3 moteurs principaux, deux têtes hautement explosives, deux têtes gotha, deux batteries de missiles à cible verrouillée avec 27 recharges et deux mitraillettes. Plusieurs systèmes d’A.P.U, trois champs de bouclier ainsi que de nouveau prototypes. Maniable et ultra-rapide c’est le vaisseau de combat air-air et air-sol par excellence, grâce à ses multiples systèmes de défenses actifs et passif il a une très convenable résistance aux missiles sol-air, aux déformations dues aux accélérations pouvant atteindre mac4
Ainsi que les systèmes de refroidissement qui vont avec.
J’espère que tu as de bons abdos, petit ! Lança Rester avec une tape dans le dos de l’étudiant.
-C’est difficile à piloter ?
-Cela dépend. En ligne droite absolument pas, il fat juste réussir à ne pas dévier. En mesure d’esquive bien plus !
-Je pourrais essayer ?
-Huum… D’accord ! Sourit le pilote en sautant dans l’appareil, bon tu viens ou pas ?

Toya monta, s’installa non sans mal pendant que Rester faisait les manœuvres de décollages et la vérification des fonctions de l’appareil.
« Ace tango à tour de contrôle, demande de décollage. »
« Tour de contrôle à Ace tango, demande acceptée. Nous vous recontacterons pour le décollage. Terminé. »
« Terminé »

-Toya, si tu n’a pas de bonne tripes, il est encore temps de descendre. Une fois l’autorisation confirmée, il sera trop tard.
-Je… Je suis prêt. Dit-il, étonné d’être appelé par son prénom.

« Tour de contrôle à Ace tango, placez-vous sur la piste 0.1.33. Clarifiez votre demande. »
« Ace tango à tour de contrôle, ici le pilote de première classe Rester, je suis à bord de mon B-Gear
Avec à bord un ami. Vol de plaisance décompté de mes heures. A qui ai-je l’honneur ? »
« Tour de contrôle à Ace tango, c’est Elia. Les supérieurs ne seront pas contents, tu connais les règles envers les vols avec passager hors militaire. Enfin, bref ! Paré au décollage ? Autorisation donnée du poste 5 de la tour de contrôle. »
« Ace tango à tour de contrôle, bien compris. Activation du moteur central. Silence radio. Terminé »
« Compris, je te garde en loc’. Terminé »

La communication à peine finie, que les deux hommes – surtout Toya- furent plaqué contre leurs sièges.
Le décollage se fit sans encombre. Rester stabilisa l’appareil en deux temps, trois mouvements.
Il expliqua les fonctions de base des commandes de directions à Toya, il piloterait le chasseur à 420m/s, Rester pourra reprendre le contrôle de l’appareil en une fraction de seconde.

Ce sera au dessus de champs que Toya aura le contrôle directionnel de l’appareil. Soit dans 30secondes.

Toya tâcha de se décontracter un peu et activa son don, simple assurance, bien qu'il savait que rester était là en cas de pépin. Il prit en main le vaisseau, suivant les conseils du pilote, et fut surpris par l'excellente maniabilité.

- Tu te débrouilles pas trop mal. , félicita Rester
- Je m'efforce de suivre vos conseils.
- Tu as ton permis ?
- Permis auto, moto toutes catégories.
- Pas mal, pas mal.

"Et c'est un entrainement pour mon don.",pensa le jeune homme
Son don lui permit d'anticiper une situation inattendue et terriblement périlleuse.

- Rester vous pouvez reprendre les commandes ? Je commence à avoir une crampe.
- Tu es trop tendu petit. , rigola le pilote

Au moment où il reprit les commandes, un signal strident retentit.

- Des missiles ?! Toya accroches-toi !

Rester enclencha les manœuvres d'esquive et montra l'étendu de ses talents de pilote. Toutefois il n’attaqua pas et choisit plutôt de rejoindre au plus la zone aérienne sécurisée de la base. Leurs poursuivants décrochèrent peu avant de l'atteindre, ils savaient ce qu'ils risquaient en y rentrant.

- Bon sang, qu'est-ce que c'est que ce bordel ?! , jura Rester très contrarié.

Il fit atterrir son vaisseau et le conduit jusque dans le hangars. Là, les deux hommes sortirent du cockpit.

- Ça va mon petit ? Pas trop secoué ?
- Mouais...

Toya s’étira et se frotta la nuque, il aurait probablement des courbatures demain.

- Les choses ont pris un tour plutôt curieux. , commenta t-il.
- Oui... j'aime pas ça, ça me chiffonne.

Rester grommela puis ramena Toya aux vestiaires.

- Surtout gardes ça pour toi, tu dois rien dire à personne, compris p'tit gars ?
- Compris.

Il le raccompagna à la sortie de la base.

- J'ai des trucs à faire, je te laisse mon petit. , salua Rester

Toya le salua également puis s'éloigna. Son téléphone sonna : numéro inconnu

- Allô ?
- Salut Toya.
- Oh c'est toi, qu'est-ce que tu veux ?
- Je suis courant pour ton diagnostic.
- Tu as fouiller dans mon dossier médical... ce n'est pas parce que tu es mon frère que tu peux te le permettre.
- Désolé, mais tu ne me dis jamais rien. Sinon j'ai autre chose à t'annoncer.
- Quoi donc ?
- Nous l'avons aperçu.

Le jeune homme sut tout de suite à quoi il faisait allusion.

- C'est un progrès. admit-il
- Il faudrait que je te vois, en tête, il y a des choses que je ne peux te raconter au téléphone.
- Tu sais où tu peux venir sans craintes.
- Oui, je n'y manquerai pas.

Son frère raccrocha.
"Heureusement que j'ai deux jours de congés.", soupira t-il
Lentement, il regagna son appartement.

Rester fila au poste 5 de la salle de contrôle, priant pour qu'Elia, la jeune femme qui avait géré son vol n'ait pas été relevée...

Il la croisa dans l'escalier. Une demi seconde pour qu'elle comprenne, remonte, modifie la notice de vol de Rester et reparte. La partie venait de commencé.

Le jeune rentra dans son appartement, prit une douche, coupa ses cheveux et les teints en noir. Il s'habilla comme à son habitude : étrangement. Il portait des converses noire cloutée, un jean noir, deux débardeurs l'un noir et l'autre en maille d'argent. Un peu comme les côtes de mailles des chevaliers du moyen-age. Sur lui cela rendait très bien, sur n'importe qui d'autre s'aurait été ridicule.

Il appela quelqu'un, s’engueula avec cette personne puis sorti en ville, dans les bas quartiers.

Messages : 36 Date d'inscription : 17/08/2010 Age : 30 Localisation : Meudon

-Toujours si peu commode, hein louveteaux ? lança une jeune femme débouchant d'une rue
-Je savais pas que t'avais une secrétaire...
-Bah, tu me connais, j'ai besoin de quelqu'un qui filtre mes appels... J'aime pas ce coin, viens.

Rester suivi son amie qui l’entraînait dans de nombreuses ruelles sombres et peu rassurantes. La jeune femme y était incroyablement à l'aise.

Elle s'assit sur un muret, au détour d'un chemin, devant un entrepôt.
-Alors, t'as besoin de quoi ? Que je pète la gueule quelqu'un ? D'une arme ? D'une voiture ?
-J'aurais besoin que t'aille à la base militaire.
-Louveteaux... T'es bête ou tu le fais expert ? Juste suis, comme qui dirait, une criminelle... J'ai pas de passe partout comme toi...
-Amy, ma vieille... Tu n'a pas de passe partout, tu es un passe partout !
-Oui bon, ça va, hein ! T'as besoin de quoi ?
-Faudrait que tu regarde dans les dossier de mon supérieur.
-Dossier comme quoi ?
-Mission en territoire à risque.
-Tu peux pas le faire toi-même ?
-A vrai dire, je crois qu'ils veulent me tuer.
-Plus de la moitié de la population sur cette planète veut ta mort, et ça t'as jamais vraiment tracassé.
-Amy, ils veulent ma mort.
-Comment ?
-J'en sais rien, panne de l'avion, attaque dès que je sors de la zone des radars de la base.
Aujourd'hui j'en suis sorti avec un ami et une petite escadrille nous est tombée dessus. Sans dégâts j'ai truqué le rapport de la tour de contrôle.
Je vais devoir encore sortir, mais je vais réduire ces missions.
-Je vois. Tu veux que je fouine de mon côté ?
-J'ai déjà fait des recherches... V'là les clefs de mon appart en ville, pose toi la. Et pas de conneries chez moi !
-Merci petit ! J'y vais quand ?
-Ce soir. Voici les plans de la base, les horaires des patrouilles et le badge des portes.
-Attend, tu as tout ça, et t'y vas pas toi même... Y a un hic.
-Ouai. Les caméras de surveillance. J'y suis de 23h à 5h du matin.
-Ah oui... mais les gens le savent que c'est toi ?
-Non, je remplace un mort...
-Ah, mort de quoi ?
-Overdose, tu sais c'est courant chez les militaires...
-T'en a déjà ?
-Il a la sienne, j'ai juste bidouillé les dosages. Je m'y connait pas bien ! lança Rester en souriant
Tu me raccompagne ? T'as encore réussi à me pommer la fouine...
-Mais quel flair de merde ! Tu mérite pas ton surnom...

Les deux amis se séparèrent une fois arrivé à l'appartement en ville de Rester, la jeune femme s'installa rapidement. Elle regarda les plans, choisi son heure, son chemin puis dormis avant de partir.

Minuit moins dix. Base militaire. Couloir 21, bâtiment 2. Bouche d'aération.
"C'est la"
La jeune femme sorti de la bouche d'aération après le passage de la patrouille.
Elle atteint le bureau du supérieur rapidement, entra, fouilla tout méthodiquement.
Plus que 5 min et aucun dossier.

La patrouille suivante passa. Le bureau vide, mais ouvert. L'agent appela la relève mais parti vers la salle de contrôle.
Amy appela Rester, lui expliqua la situation. La jeune femme fila, un dossier sous le bras.

Dans la salle de contrôle, le garde découvrit le corps sans vie du garde régulier. Dans le bureau, son badge.

Rester fila dans son dortoir, Amy chez Rester en ville.

22h. Toya paraissait dans son canapé, l'esprit ailleurs. La mauvaise journée qu'il avait passé l'avait vidé de ses forces.Il somnolait quand son téléphone vibra sur sa table basse. Il tendit la main et l'attrapa pour décrocher d'une voix endormi.

- Allô ?
- Hum... euh... Shin ? , demanda une voix hésitante

Entendre le prénom qu'il utilisait dans le souterrain le sortit de sa torpeur. Il n'y avait qu'une seule personne qui connaissait ce nom et son numéro.

- Bonsoir Haru.
- C'est bien... j'ai beaucoup hésité après avoir découvert ton numéro dans ma poche.
- C'était impulsif de ma part... toutefois j'avoue ne pas le regretter. Entendre ta voix me fais le plus grand bien.
- Je t'ai réveillé ?
- Je somnolais à moitié mais ce n'est pas important. J'ai passé une journée difficile.
- Oh... on... on se voit cette nuit ?
- Je préférais que tu restes chez toi, je ne vais pas ouvrir le bar et je vais avoir de la visite.
- D'accord...

Il sentit qu'elle était déçu.

- Tu sais... j'ai une journée de congé demain et...
- Tu voudrais qu'on se voit ? , se réjouit-elle
- Et bien si tu habites à moins de six heures de route...
- J'habite dans la petite ville de Tashda.

En entendant le nom de Tashda, il se rembrunit... il pourrait faire d'une pierre deux coups. C'est là-bas que se trouvait l’hôpital psychiatrique où avait été placée sa mère.

- Alors je passerais, ce n'est pas très loin de chez moi.
- Si tu peux, viens me voir dans l'après-midi, je dois m'occuper des enfants de mon quartier.
- Bien alors à demain.
- A demain !

Elle raccrocha. Il sut à cet instant qu'il avait pris la bonne décision. Voilà de quoi lui remonter le moral.
Il fila prendre une douche.

Souterrain.
Shin attendit son frère une demi-heure après qu'il soit arrivé.
- Bien, je vais ne pas tourner autour du pot. Nous avons isolé le gène concernait les dons et les ascendances ainsi qu'une partie de son fonctionnement. Il s'éveil lors d'émotions ou de traumatismes intenses, entraînant l'apparition d'un don, concernant le don c'est encore très flou. Toutefois un fois qu'il est activé, il se ne remet pas en sommeil. Son éveil active aussi l'ascendance, qui elle-même se déclencha pendant un stress, des grosses émotions... il modifie le caractère de sa personne et des capacités physiques en sur-activant des procédés chimiques, des hormones, bref des mécanismes du corps humain. Cependant, si la personne reste trop longtemps dans cet état, il s'ensuit une dégradation et des effets négatifs.
- Un dépassement du juste milieu.
- Oui. Cela peut se traduire par de la dépendance, des effets similaires à la drogue, un caractère du cochon ou même que le sujet devient sociopathe, psychopathe voir schizophrène...
- Comme une bombe à retardement...
- Exact. Mais ces effets d’accroissement des performances peuvent intéressé des gens... des laboratoires, ou des gens mal attentionné.
- Cela pourrait expliqué certains évènement dans les souterrains.
- J'aurais besoin de ton sang, pour des analyses plus poussé.

Shin n'était pas dupe, il devina qu'il y avait anguille sous roche.

- Tu veux essayé de régler mon deuxième problème je me trompe ?
- Oui.. pour toi et ton entourage. Tu es une véritable bombe humaine, un tueur en puissance. Tu imagines ta maladie et ton don combiné ?
- Je ne préfère pas...
- Tu es mon frère. Pas seulement mon demi-frère. Je tiens à toi, je ne suis pas comme notre géniteur.
- Je sais.
- Laisses-moi t'aider.

Shin soupira et céda.

- Je t'enverrai des échantillons. Sur ce, je vais te laisser, j'ai de la route à faire demain.
- Oh, voyez-vous ça ? Pourquoi ?
- C'est un secret.

Son frère lui adressa un sourire malicieux puis s'en alla. Shin ferma derrière lui et rentra.

Le lendemain, Toya quitta son appartement et sortit sa moto. Un des ses plaisirs, c'était la conduite et il tenait à sa moto comme la prunelle de ses yeux.
Fermant sa visière, il démarra et quitta les lieux. Le trajet se passa sans aucuns soucis. Il arriva en début d'après-midi à l'hôpital.
Quand il parvint à l'accueil, il se demanda s'il faisait un bon choix. Un membre du personnel l'empêcha de changer d'avis.

- Monsieur ? Vous êtes venus pour une visite ?
- Oui, je suis le fils de Madame Sumeragi.
- Je vous conduis au médecin responsable.

Il connaissait bien cet homme et il ne lui cachait rien sur l'état de mère. Il le reçut, l'air grave.

- Je dois vous prévenir que votre mère a été transféré dans l'aile des patients dangereux, elle a agressé à plusieurs reprises des membres du personnel. Vous risquez de devoir quittez prématurément sa chambre au cas ou elle montrerait des signes d'agitation. Elle ne risque pas non plus... de vous reconnaître.
- J'en suis conscient.
- Sur ce, suivez-moi.

Le médecin le guida jusqu'à la chambre de sa mère.
Deux agents de sécurité resteraient derrière la porte.
Toya prit une grande inspiration et franchit la porte.

Après une journée à la base, Rester rentra chez lui en centre ville.

- Amy !! Quand je te disais de faire comme chez toi, c'était une formule de politesse !! Ça ne signifie pas que tu peux foutre le bordel chez moi !
-Oh pardon, pardon, je t'ignorais aussi maniaque... Tu peux nouer mon soutif ? demanda l'intéressée, totalement désintéressée de ce que disais Rester
-T'as trouvé quoi ? Passe moi une clope, aussi.
-Depuis quand tu fume ? Le dossier est sur la table.
-Bah je suis militaire, on fume comme des camionneurs... Mais on est militaire... Faudrait changé l'expression par fumer comme un militaire... Planning cantine ?! Mais... C'est une blague ?!
-Un militaire est vu comme un héros, ça le fait moyen un héros qui se bousille les poumons à coup de goudron... Mais t'es bête ! Ouvre le avant d'ouvrir ta bouche ! J'allais pas prendre le dossier qui t'intéresse dans sa pochette, trop grillé.
-Ah oui, bien trouvé !

Rester étudia le dossier, les missions, tout en détail. Il pris un air grave. Soupira. Puis mis ses pieds sur la table basse et s'affala sur le canapé. Il grilla une autre cigarette, le regard fixé dans le vide.
Il prit un calepin, écrit des choses à acheter, l'arracha du bloc et la donna à Amy.

-Sois dans le souterrain demain soir.
-Et comment tu vas me trouver ?... Hein ! Co... Comment tu sais que j'y vais ?
-Je te connais trop bien... Évite d'être trop bourré, tant que t'y ai. Puis elle parti.

Rester soupira encore, écrasa sa cigarette dans le cendrier. Il s'affala dans son lit, senti quelque chose sous son dos. Une chose devant appartenir à Amy. Rester la jeta contre un mur. Il mis ses mains derrière sa nuque, ferma les yeux et s'endormi...

Toya était fébrile. Il fixait sa mère sans pouvoir prendre la parole.
Elle avait encore perdu du poids depuis la dernière fois. Elle s'agitait sur son lit, tenant une poupée à la main. Un ourson. Un ourson qui ressemblait beaucoup à celui qu'elle lui avait offert quand il était enfant.
Le jeune homme prit son courage à deux mains puis dit doucement :

- Maman... c'est moi...

Elle tourna la tête vers lui. Le choc qu'elle lui cause le troubla dans tout son être.
Ses yeux révulsés, où brillaient une lueur folle, le regardaient. Son visage s'était creusé et des rides profondes marquaient ce visage autrefois si rayonnant.

- Qui... qui êtes-vous ?

Il avait beau le savoir, sa réponse n'en fut pas moins un coup de poignard. Il tâcha de sa calmer et continua toujours en douceur :

- C'est moi... Toya ton fils...
- Toya... mon fils... Toya...

Elle répéta plusieurs fois son prénom, agité de tremblements de plus en plus puissants.

- Toya... vous ne pouvez pas être mon fils... non pas mon fils... mon fils est mort vous savez ? Mort ? Oui c'est ça il est mort... je l'ai vu...

Toya plissa les yeux... qu'elle ne ne souvienne plus de lui d'accord... ça le tuait de l'admettre mais il pouvait comprendre... qu'elle le croit mort... ça c'est plus dur à avaler.

- De quoi parles...parlez-vous madame ?
- Il est mort... je l'ai vu... son père... son père l'a tué vous savez ... oh je ne veux plus y repenser ?! Il l'a tué, tué ! C'est pour ça que vous êtes là pour me tuer aussi ?
- Non, vous ne craignez rien...
- Vous lui ressemblez, lui ressemblez trop ! Rends moi mon fils, mon fils !

Voyant qu'elle entrait dans un état de panique, Toya décida de battre en retraite. Voyant qu'elle allait se jeter sur lui, il sortit en vitesse.

- Alors ? , lui demanda le médecin à sa sortie
- Elle ne me reconnait effectivement plus...faîtes le mieux pour elle.

Il omit volontairement le fait qu'elle pensait qu'il était mort : il avait compris à quoi elle faisait allusion.
Toya quitta l’hôpital. Il erra, troublé par cette rencontre.
Il atterrit finalement sur un banc près d'une rivière. Un coup de fil le fit sursauter.

- Allô ?
- C'est moi où es-tu ?

Haru. Comme il était content d'entendre sa voix !

- Sur un banc, près de la rivière. Devant un bar : le poisson chat.
- Okey j'arrive.

Dix minutes plus tard elle était là. Il eut presque du mal à la reconnaître tant elle était différente de la nuit. Sa tenue était plus strict et elle ne portait aucun maquillage. Elle s'assit ses côtés et parut penser la même chose.
Un quart d'heure passa avant qu'il n'engage la conversation. Oubliant tout le reste.

Souterrain.

Conrad avançait seul dans les grandes allées du souterrain, c'était la première fois qu'il les vit aussi vide... Deux trois personnes sur chaque trottoir se toisant lorsqu'elles se croisaient. Seul Conrad marchait le dos courbé sur ses pensées. Le dérapage d'une voiture qui s'arrêta porte passager à 50cm de lui le tira de ses pensées. Il monta rapidement entendant les sirènes de la police s'approcher.

-Alors, tu m'emmène où Amy ?
-Ici c'est Joy.
-Enchanté, moi c'est Conrad.
-Etrange ressemblance avec connard... me demande pourquoi je remarque ça...
-Je ferais comme si je n'avais pas entendu. T'as fais quoi pour te coller les poulets au cul ?
-Pff rien de bien grave, excès de vitesse, refus d’obtempérer, mise en danger de la vie d'autrui... Truc dans le genre.
-Et tu les as emmenés dans le souterrain, bravo ! Je te félicite !
-J'ai un joujou sur la banquette arrière, sauf que j'ai du mal à conduire assise sur la fenêtre.
-J'ai compris...

Conrad se retourna et pris l'arme, baissa sa fenêtre et sorti le haut de corps, assis sur la portière.

-Tu l'as trouvée où ?
-Je dois la vendre à bon prix. Tu vas faire le test, c'est qu'un prototype. L'abîme pas, hein ?!
-Tu me fais si peu confiance ?
-Non c'est juste que t'es pilote d'avion de chasse, pas tireur d'élite où tireur embarqué dans un hélico... Donc t'es pas obligé de connaître les fonctions de base de cette arme.
-A la base les armes c'est la même idée. T'appuis sur la gâchette, sa tire.
-Simpliste. J'ai une bonne ligne droite, t'en fait ton affaire ?
-Pas de problème.

Conrad régla l'arme à sa vue, c'était un mélange de fusil d'hélicoptère, de snipper et de grenadier.
Il tira vaguement sur la première voiture, perça les deux pneus avant et amocha le moteur; la voiture fila dans un mur. La seconde voiture de patrouille fit un écart pour l'évitée, mais quelque mètres plus loin fit la même fin : une balle, dans le front du conducteur. Conrad fit exploser l'autre à coup de grenade.

-Ton bilan ? demanda la jeune femme, les yeux fixés sur la route.
-Très bon. Peu de recul sauf quand on tire une grenade. Très bonne stabilité de tirs, précise même sans la lunette. Seul bémol, le réglage de la lunette est trop long, le flou dure trop, c'est gênant.
-Soit. On retravaillera ça.

Le reste du trajet se fit en silence. Joy se gara dans le sous-sol d'un grand hangar.

-Bienvenu chez moi, vieux ! lança-t-elle en sortant du véhicule.

Rester sorti à son tour et émit un sifflement d'admiratif devant les nombreuses voitures de rallye.

-J'ai trouvé tout ce que tu m'as demandé, les avoirs n'est plus qu'une question de temps. C'est assez grand pour un chasseur ?
-Oui oui, en pliant les ailes on aura même pas besoin de déplacer les voitures... Sauf celles-la, dit-il en désignant deux ou trois modèles.
-Tu compte le bricoler toi-même ?
-Oui oui, je sais faire.
-Si tu as besoin d'un coup de main, garagiste est mon eu... boulot officiel, dans le souterrain.
-Rien n'est officiel ici.
-Oui, mais au moins ça me permet de blanchir de l'argent et c'est bien utile...
-Je vois, je vois. Par contre, je le fais rentrer par où mon chasseur ?

Joy s'approcha d'une commande sur un mur, tapota un code. Un des murs se leva. Derrière, un tunnel, au bout du tunnel ? La surface.

-Qu'il soit ouvert quand je te le demanderai.

Rester s'avança dans le tunnel pour voir où il débouchait.

Ils étaient restés assis sur ce banc pendant deux heures.
Deux heures à discuter de tout et de rien, parfois coupé par un long silence. Toya en avait appris un peu plus sur la vie d'Haru dont le véritable prénom était Kairi et sur ses occupations. Elle-même en apprit plus sur lui. Toutefois il se garda de lui révéler l'épée de Damoclès qu'il avait au-dessus de sa tête.
Haru/Kairi se leva soudainement et déclara d'un ton d'excuse :

- Je suis désolée, je ne pourrai pas venir ce soir, j'ai beaucoup de travail pour préparer la fête du quartier.
- Ne t'inquiète pas. Une question : pourquoi as-tu voulu un deuxième emploie dans le souterrain ?
- Mon travail d'éducatrice ne paye pas très bien et comme la plupart des employeurs ne veulent pas que leurs employés aient deux jobs... j'ai essayé le souterrain.
- Tu avais conscience que cela était plutôt risqué ?
- Oui... mais l'existence d'une zone neutre m'a rassurée. Et puis j'ai eu la chance de tomber sur toi.

Elle lui adressa un large sourire auquel il répondit.

- Je ne suis quasiment jamais sorti de la base, par conséquent je dois avouer ne pas tellement connaître la situation ailleurs.
- Vraiment ? Remarque il n'y pas grand chose d'interressant... un coquille vide... c'est la raison du succès du souterrain non ?
- C'est vrai... mais les maniaques du contrôle ont bien l'intention d'aller fourrer leur nez la dedans, en plus de ceux qu'ils l'utilisent des activités suspectes.
- Tu me sembles inquiet.
- J'espère que cela ne mettra pas le souterrain sans dessus dessous.

Il se leva à son tour.

- Je vais rentrer. J'ai de la route à faire et tu m'as dit que tu as pas mal de travail.
- Je suis désolée que tu ais fait le trajet pour peu de temps ensemble.
- Crois moi te voir m'a fait le plus grand bien. Si tu as un soucis n'hésite pas à m'appeler.

Elle l'enlaça alors brièvement le surprenant. Il déposa un baiser sur sa joue puis lui dit en revoir.
Il reprit la route, partagé entre la joie de l'avoir vue et l'amertume de la visite à l'hôpital.

A mis chemin il se rendit compte qu'il était suivis par deux grosses berlines. Trop perdus dans ses pensées il ne les avait pas remarqués plus tôt. Soudain assailli par un mauvais présentiment il accéléra. Il hésita à activer son don, ne l'ayant jamais utilisé en conduisant un véhicule. Il décida de se fier à ses réflexes. Les deux voitures accélérèrent elles aussi. Le jeune homme avait un avantage : en moto il pouvait se faufiler entre les véhicules. Un sifflement parvint à ses oreilles : il fit un écart brutal. Quelque chose se planta sur sa moto. Une balle !
Toya accéléra encore : il devait leur échapper.

Après plusieurs kilomètres de poursuites il finit par les semer en quittant la route principale et s'enfoncer dans les plaines. Il s'arrêta dans un chemin et appela son frère.

- Kaïto à l'appareil.
- Kaïto c'est moi.
- Toya ? Qu'est-ce qui t'arrive ? Tu m'as l'air anxieux.
- J'ai été suivis et on m'a tirer dessus, ça te suffit comme raisons ?
- QUOI ?!
- Tu es sur qu'il ne l'a pas découvert ?
- Non sur et certain. Bordel ! Tu n'es pas blessé au moins ?
- Non ça va merci.
- Je vais mener l'enquête. Si tu as un problème n'hésite pas. Tâche de disparaître pendant quelques jours.
- C'est bien ce que je comptais faire.

Il raccrocha et retourna vers la base avec la ferme intention de passer les prochains jours dans les souterrains.

Quand il arriva près de son bar, la zone était déserte. Il passa par la porte de derrière.
Alors qu'il posait ses affaires un bruit le fit se retourner.

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